Où êtes vous passés mes amis, mes frères, mes soeurs


Ne reste-t-il donc de vous, que ces ombres solitaires!
Où est passée cette joie qui, jadis, flottait dans l'air
Où sont donc ces chérubins, si chers à mon coeur
Pourquoi n'ai-je pas entendu leurs cris, leurs rires, leurs pleurs
Où êtes-vous! Répondez! Qui sont ces fantômes qui me font peur?
Parlez! Juste murmurez! Dissipez mon angoisse, ma frayeur
Répondez moi! Je suis revenu, là, dans cette cité, où j'erre
Seul, entre ses murs froids, ses remparts, ses couloirs funèbres
Où es-tu grand-maman, où es-tu grand-papa, où est votre douceur
Où est le pain chaud cuit sur la braise, les fruits amers
Qu'on cueillait dans les bois, parfois, avant l'heure
Serait-ce le temps, qui nous éloigne et qui nous diffère?
Serait-ce des moments si précieux, pour être si éphémères?
Répondez moi! De grâce! Mon coeur est si triste et je pleure
Mes anciens amis, mon enfance si gaie, mon jardin et ses fleurs
Le parfum des roses, des jasmins, toutes ces odeurs
Oh souvenirs! Souvenirs! Revenez, égayez mon coeur
Eteignez ce feu qui me consume, calmez ma fureur
Suis-je donc si seul, en ce bas monde, sur cette terre?
Pour ne trouver personne pour m'écouter, me consoler, quand je pleure
Je ne puis accepter ce sort. Non! Non!... Mais que faire!
Mon Dieu! guidez-moi, je sais que votre voie et si claire
Dans votre miséricorde, votre bonté, je crois et j'adhère
Faites que reviennent mes amis, mes frères, mes soeurs
Mes parents, ma famille, tous ces êtres si chers
Ces doux souvenirs de mon enfance, de mon village si prospère
Où coulaient des jours heureux, sans malheur, sans misère
Oh oui! Une vie si paisible, si heureuse, meilleure
Nous étions, tour à tour, des bergers, des rois, des seigneurs
Rendez moi mon enfance, insouciance, je ne veux que ça sur terre
Je ne désire ni richesse, ni gloire, je ne veux être fier
je cherche juste mon chemin, ici-bas, mon bonheur
Tel un mendiant, un ermite, s'accrochant à sa prière
Ô Seigneur! Accordez moi ça, dans une dernière lueur
Juste un dernier souffle... avant que je meure.